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Contexte géographique
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Contexte géographique

Le Delta Intérieur du Niger pour lequel OPIDIN fournit une prévision de la crue annuelle est inondé par le fleuve Niger et son affluent le Bani. Les sources sont situées dans le Bassin du Niger Supérieur. Le fleuve Niger est une rivière sahélienne typique avec une saison humide et sèche distincte.

Les cours d'eau sahéliens

Une grande partie de la pluie dans la zone tropicale ouest-africaine est drainée par les cours d'eau qui traversent le Sahel. Ils alimentent de vastes plaines inondables et des zones humides dans la zone sahélienne semi-aride (Fig. 1). Les débits annuels de ces cours d'eau varient considérablement. Cela n'est pas dû aux variations de précipitations dans le Sahel lui-même car celles-ci sont généralement trop faibles pour avoir un impact significatif ; mais les débits sont largement corrélés avec les pluies qui tombent plus loin au sud dans les bassins versants. Le Fleuve Sénégal, le Fleuve Niger, le Chari, le Logone et le Nil perdent beaucoup d'eau pendant leur passage à travers le Sahel, à cause de l'évaporation et de l'infiltration. Cela a été le cas particulièrement pendant les années sèches que le Sahel a connues, les cours d'eau perdant une grande partie de leur écoulement. Après une série d'années sèches, les niveaux des nappes souterraines sont également affectés et en conséquence, les rivières perdent encore plus d'eau. Les écoulements des cours d'eau sahéliens dépendent donc non seulement des précipitations des mois précédents, mais aussi dans une large mesure des précipitations des saisons et années précédentes.

La plupart des cours d'eau sahéliens ont eu un écoulement naturel jusqu'au début des années 1980. Mais cette situation a changé fortement depuis lors. Avec la construction du barrage de Manantali sur le cours supérieur du Fleuve Sénégal, un réservoir énorme de 11 km3 a été créé. Pendant la saison des pluies, une grande partie de l'écoulement venu de l'amont est stockée dans le lac du réservoir et est ensuite progressivement relâchée pendant les mois secs qui suivent. De l'électricité est ainsi produite et l'irrigation de terres cultivables à grande échelle au Sénégal et en Mauritanie est rendue possible pendant la saison sèche. Le barrage de Sélingué sur le Sankarani, un affluent du Niger, a un impact semblable à celui de Manantali sur le Niger Supérieur, bien qu'il soit moins puissant en raison de la taille plus modeste du réservoir. Au Nigéria et au nord Cameroun, des barrages ont également affecté l'écoulement du cours d'eau, avec des conséquences significatives en aval pour les plaines inondables et les zones marécageuses saisonnières.

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Fig. 1. Les trois grands bassins versants en Afrique de l'Ouest : le Sénégal, le Niger et le Lac Tchad, et (en violet) les 12 plus grands barrages. Manantali et Sélingué sont les deux seuls grands réservoirs dans les bassins supérieurs du Sénégal et du Niger respectivement. Extrait de: Zwarts et al. 2012. Les ailes du Sahel.

 

Le Fleuve Niger

Le Fleuve Niger est long de 4200 kilomètres et son bassin versant couvre une superficie estimée à 2,2 millions de km2. Comme d'autres cours d'eau en Afrique de L'ouest, le Niger est caractérisé par d'énormes variations saisonnières de son débit. Par exemple, le débit moyen du Niger à Koulikoro (SO du Mali) est en septembre trente fois plus élevé qu'en avril. Cela est dû à la saison des pluies courte mais intense, avec des pluies qui culminent en août. Il faut un certain temps pour que toute cette eau de surface ruisselle sur les terrains à faible pente du Niger Supérieur. Le fleuve atteint normalement sa hauteur maximale en septembre dans son cours supérieur, mais en octobre là où il entre dans le delta intérieur. Les rivières sahéliennes, qui drainent des bassins de plaine, ont typiquement des débits faibles. La longueur du Fleuve Niger fait que l'eau des précipitations en Guinée met 6 mois pour atteindre l'océan atlantique.

Le Niger et ses affluents, le Niandan, le Milo et le Sankarani prennent leurs sources en haute Guinée (Fig. 2). L'affluent le plus au nord, le Tinkisso, vient du Fouta-Djallon. Le principal affluent du Niger est le Bani, qui draine le sud du Mali et le coin nord-est de la Côte d'Ivoire. Après la confluence du Bani et du Niger près de Mopti, en bordure sud du Delta Intérieur du Niger, il n'y a plus d'écoulement dans l'est du Mali et à l'entrée du fleuve au Niger. En conséquence, l'évaporation réduit progressivement le débit du fleuve.

La superficie totale du bassin du Bani (129.000 km2) est presque aussi grande que celle du reste du bassin du Niger Supérieur (147.000 km2). Cependant le débit du Bani est moins de la moitié de celui du Niger, parce que le sous-bassin du Bani reçoit moins de pluies que les autres sous-bassins du Niger Supérieur.

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Fig. 2. Localisation des barrages existants (Selingue, Markala and Talo) et prévus (Fomi, Djenne et Taoussa) dans le bassin du Niger Supérieur. Tiré de : Zwarts et al. 202012. Les ailes du Sahel.

 

Le Delta Intérieur du Niger

Le Delta Intérieur du Niger au Mali est énorme. Sur les cartes topographiques des années 1960, une surface totale de 36.000 km2 est indiquée comme zone inondable (Fig. 3). Quand le niveau d'eau commence à monter en juillet dans la partie du sud-ouest du Delta, les plaines dans le nord-est sont encore sèches. Au moment où les plaines du nord deviennent inondées deux mois plus tard, le niveau d'eau diminue déjà dans le sud. La superficie recouverte par l'eau à un même moment atteint 25.000 km2. Une telle ampleur de l'inondation est seulement possible lorsque l'apport combiné du Niger et du Bani, l'affluent principal, dépasse 55 km3 pendant la saison des pluies. La plupart des années, l'apport est moindre. Pendant la sécheresse désastreuse de 1984, l'apport a été seulement de 15 km3, et l'étendue de l'inondation n'a pas dépassé 7800 km2.

Le Delta Intérieur du Niger n'est pas remarquable seulement par sa taille, mais aussi en raison de sa dynamique hydrologique particulière. Entre juillet et décembre, le niveau de l'eau monte de plus de 6 m pendant les années humides, et diminue de la même hauteur pendant les mois suivants. Durant des années très sèches cependant, le niveau de l'inondation augmente seulement de 3 mètres.

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Fig. 3. Les plaines inondables (en bleu ciel) et les masses d'eau permanentes (en bleu foncé) du Delta Intérieur du Niger, telles que représentées sur les cartes topographiques de l'Institut Géographique National. Les cartes datent de 1956 et sont basées sur des photographies aériennes et des travaux de terrain du début des années 1950, qui était une période d'années humides avec de fortes inondations. Tiré de: Zwarts et al. 2012. Les ailes du Sahel.